Un essai de lecture cursive, collective et commentée (voir les commentaires ouverts à tous) des actes des apôtres. N'hésitez pas à participer à cette lecture au fil de l'eau !
Selon les actes des apôtres
samedi 13 décembre 2014
Serviteur de l'homme, une reprise de Chemins d'Eglise
Un troisième ouvrage publié sous le titre de "Serviteur de l'homme" vient de paraître en version papier sur Amazon à prix coûtant et sous forme d'epub en version gratuite sous ce lien.
Il constitue le troisième volet de mes "Lectures pastorales" qui a commencé par la publication de mes lectures de Marc, mais surtout de Jean (A genoux devant l'homme), de Luc (Chemins de Miséricorde), puis des Actes des Apôtres (Chemins d'Eglise).
"Serviteur de l'homme" reprend Chemins d'Eglise (inclus dans ce nouveau recueil) et partiellement publié dans ce blogue
et le complète par :
- Une lecture chronologique des lettres attribuées à Paul
- Une longue annexe sur l'humilité du Christ (Kénose) et sur son invitation au service (Diaconie).
A paraître : "Chemins croisés" : Une lecture commentée de Matthieu au sein d'un recueil qui reprendra la lectio des 3 autres évangélistes.
lundi 15 septembre 2014
Chemins d'Eglise - Une lecture pastorale des actes
Après "Chemins de miséricorde", une lecture cursive de l’Évangile de Luc, je vous fait part de la parution de "Chemins d'Eglise, une lecture "pastorale" des Actes des apôtres.
Après la lente contemplation de l’Évangile, il nous a paru intéressant de continuer sur la lancée. Un voyage au long cours, où abandonne l’explication de texte pour entrer en résonance et en contemplation avec le récit.
Ici, nous poursuivrons dans cet axe qui se veut plus « pastoral » et « spirituel » que théologique ou exégétique. Comment, 2.000 ans plus tard, pouvons-nous réagir à l’histoire de l’arrivée de l’Esprit sur des hommes peu préparés et un peu désarçonnés par la résurrection de leur compagnon ? Quels écueils et quelles leçons pour notre monde ? Voici les questions de fond qui habitent cette recherche.
L'intégrale de cette lecture des actes est maintenant disponible gratuitement au format e-pub sous le lien suivant. Il est aussi disponible à prix "réduit" sur le lien suivant et dans quelques jours sur Amazon/Kindle.
Ces publications numériques restent modifiables. N'hésitez pas à continuer à contribuer à cette lecture qui peut être interactive.
Après la lente contemplation de l’Évangile, il nous a paru intéressant de continuer sur la lancée. Un voyage au long cours, où abandonne l’explication de texte pour entrer en résonance et en contemplation avec le récit.
Ici, nous poursuivrons dans cet axe qui se veut plus « pastoral » et « spirituel » que théologique ou exégétique. Comment, 2.000 ans plus tard, pouvons-nous réagir à l’histoire de l’arrivée de l’Esprit sur des hommes peu préparés et un peu désarçonnés par la résurrection de leur compagnon ? Quels écueils et quelles leçons pour notre monde ? Voici les questions de fond qui habitent cette recherche.
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jeudi 14 août 2014
Actes 7, 1-54 – Le discours d’Étienne
1 Le grand prêtre dit : " En est-il bien ainsi ? " 2 Lui répondit : " Frères et pères, écoutez. Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham, lorsqu'il était en Mésopotamie, avant qu'il demeurât à Harran, 3 et il lui dit : Quitte ton pays et ta famille, et va dans le pays que je te montrerai.
4 Alors il quitta le pays des Chaldéens et demeura à Harran. De là, après la mort de son père, (Dieu) le fit émigrer dans ce pays où vous-mêmes demeurez maintenant.
5 Et il ne lui donna aucun lot, dans
ce (pays), pas même une enjambée, mais il lui promit de le lui
donner en possession, et à sa postérité après lui, bien qu'il fût
sans enfant.
6 Dieu parla ainsi : Sa
postérité séjournera en pays étranger ; on l'asservira et on
la maltraitera pendant quatre cents ans ; 7 mais la nation à
laquelle ils seront asservis, c'est moi qui la jugerai, dit Dieu, et
après cela ils sortiront et ils m'adoreront en ce lieu.
8 Et (Dieu) lui donna l'alliance de
la circoncision ; et ainsi (Abraham), après avoir engendré
Isaac, le circoncit le huitième jour ; puis Isaac engendra et
circoncit Jacob, et Jacob les douze patriarches.
9 Et les patriarches, jalousant
Joseph (le) vendirent pour l'Egypte ; mais Dieu était avec lui,
10 et il le tira de toutes ses épreuves, et lui donna grâce et
sagesse devant Pharaon, roi d'Egypte, qui le mit à la tête de
l'Egypte et de toute sa maison.
11 Or il survint une famine dans
tout le pays d'Egypte et en Canaan, et une grande détresse, et nos
pères ne trouvaient pas de nourriture.
12 Mais Jacob, ayant appris qu'il y
avait des vivres en Egypte, (y) envoya nos pères une première fois.
13 Et la seconde fois, Joseph fut
reconnu par ses frères, et Pharaon connut quelle était son origine.
14 Et Joseph envoya chercher Jacob,
son père et toute la famille, (composée) de soixante-quinze
personnes.
15 Et Jacob descendit en Egypte, et
il mourut, ainsi que nos pères.
16 Et ils furent transportés à
Sichem et déposés dans le sépulcre qu'Abraham avait acheté à
prix d'argent des fils d'Hémor, à Sichem.
17 Comme le temps approchait où
devait s'accomplir la promesse que Dieu avait faite à Abraham, le
peuple s'accrut et se multiplia en Egypte, 18 jusqu'à ce que se leva
sur l'Egypte un autre roi qui ne connaissait pas Joseph.
19 Ce (roi), usant de ruse envers
notre race, maltraita (nos) pères en leur faisant exposer leurs
enfants, afin qu'ils ne vécussent pas.
20 A cette époque naquit Moïse,
qui était beau pour Dieu ; il fut nourri trois mois dans la
maison de (son) père 21 et, quand il eut été exposé, la fille de
Pharaon le recueillit et l'éleva comme son fils.
22 Moïse fut instruit dans toute la
sagesse des Egyptiens, et il était puissant en ses paroles et en ses
œuvres.
23 Mais quand il eut atteint l'âge
de quarante ans, il lui vint dans l'esprit de visiter ses frères,
les enfants d'Israël.
24 Et en ayant vu un qu'on
maltraitait, il prit sa défense et vengea l'opprimé en frappant
l'Egyptien.
25 Or il pensait que ses frères
comprendraient que Dieu leur donnait le salut par sa main ; mais
ils ne comprirent pas.
26 Le jour suivant, il se montra
devant (deux) qui se battaient, et il tentait de les mettre en paix
disant : " Hommes, vous êtes frères : pourquoi vous
maltraiter l'un l'autre ? " 27 Mais celui qui maltraitait
son congénère le repoussa, disant : Qui t'a établi chef et
juge sur nous ? 28 Veux-tu me tuer, comme tu as tué hier
l'Egyptien ? 29 A cette parole, Moïse s'enfuit, et il alla
séjourner au pays de Madian, où il engendra deux fils.
30 Quarante ans s'étant écoulés,
un ange lui apparut, au désert du mont Sinaï, dans la flamme d'un
buisson en feu.
31 A cette vue, Moïse était étonné
de l'apparition et comme il s'approchait pour regarder, la voix du
Seigneur se fit (entendre) : 32 Je suis le Dieu de tes pères,
le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob.
Mais, devenu tremblant, Moïse
n'osait regarder.
33 Et le seigneur lui dit : Ote
la chaussure de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre
sainte.
34 J'ai vu l'affliction de mon
peuple qui est en Egypte, j'ai entendu leur gémissement, et je suis
descendu pour les délivrer. Et maintenant viens, que je t'envoie en
Egypte.
35 Ce Moïse qu'ils avaient renié
en disant : Qui t'a établi chef et juge ? c'est lui que
Dieu a envoyé comme chef et rédempteur, avec l'assistance de l'ange
qui lui était apparu dans le buisson.
36 C'est lui qui les fit sortir en
opérant des prodiges et des miracles dans la terre d'Egypte, dans la
mer Rouge et au désert pendant quarante ans.
37 C'est ce Moïse qui dit aux
enfants d'Israël : Dieu vous suscitera d'entre vos frères un
prophète comme moi.
38 C'est lui qui, dans l'assemblée,
au désert, fut avec l'ange qui lui parlait sur le mont Sinaï et
avec nos pères ; qui reçut des paroles de vie pour vous les
donner ; 39 à qui nos pères ne voulurent pas obéir, mais
qu'ils repoussèrent, tandis que, retournés de cœur vers l'Egypte,
40 ils dirent à Aaron : Fais-nous des dieux qui marchent devant
nous, car ce Moïse, qui nous a fait sortir du pays d'Egypte, nous ne
savons ce qui lui est arrivé.
41 Ils fabriquèrent en ces jours-là
un veau (d'or), et ils offrirent un sacrifice à l'idole, et ils se
réjouissaient des œuvres de leurs mains.
42 Mais Dieu se détourna et les
livra au culte de l'armée du ciel, selon qu'il est écrit au livre
des Prophètes : « M'avez-vous offert des victimes et des
sacrifices pendant quarante ans au désert, maison d'Israël ?
43 Vous avez porté la tente de Moloch et l'astre de votre dieu
Réphan, les images que vous avez faites pour les adorer ! Aussi
je vous transporterai par delà Babylone1 ».
44 Nos pères dans le désert
avaient le tabernacle du témoignage, comme l'avait ordonné celui
qui dit à Moïse de le faire selon le modèle qu'il avait vu.
45 L'ayant reçu, nos pères
l'amenèrent aussi, avec Josué, lorsqu'ils firent la conquête sur
les nations que Dieu chassa de devant nos pères, (et ils le
gardèrent) jusqu'aux jours de David.
46 Celui-ci trouva grâce devant
Dieu, et il demanda de trouver une demeure pour le Dieu de Jacob.
47 Néanmoins ce fut Salomon qui lui
bâtit une maison.
48 Mais le Très-Haut n'habite pas
dans ce qui est fait de main d'homme, comme dit le prophète :
49 « Le ciel est mon trône, et la terre l'escabeau de mes
pieds. Quelle maison me bâtirez-vous, dit le Seigneur, ou quel sera
mon lieu de repos ? 50 N'est-ce pas ma main qui a fait toutes
ces choses ?2 »
51 (Hommes) au cou raide, incirconcis de cœur et d'oreille, vous
résistez toujours à l'Esprit-Saint : tels vos pères, tels
vous-mêmes.
52 Lequel des prophètes vos pères
n'ont-ils pas persécuté ? Ils ont même tué ceux qui
prédisaient la venue du Juste, envers lequel maintenant vous êtes
devenus traîtres et meurtriers, 53 (vous) qui avez reçu la Loi par
le ministère des anges, et ne l'avez pas gardée ! " 54 En
entendant ces paroles, ils avaient le cœur exaspéré, et ils
grinçaient des dents contre lui.
Commentaire :
On peut lire ce récit en lien avec la
parabole de la vigne et des vignerons, reprise par le même Luc. Plus
qu’un récit, l’histoire est ici une apologie des essais de Dieu
vers l’homme qui ne cesse d’ignorer les prophéties et les
manifestations (théophanies) où Dieu révèle son amour.
Face à cela, le peuple reste dur
d’oreilles. Mais s’agit-il du peuple hébreu uniquement. Souvent,
nous-mêmes refusons d’entendre et de voir ce qui est pourtant une
évidence.
Commentaire 2 :
L’allusion à la maison « pour »
Dieu, construite par Salomon, est une invitation à ne pas réduire
Dieu dans des murs, dans un discours. La Parole est plus large que ce
que l’homme ne pourra jamais dire, elle dépasse nos discours.
L’Esprit souffle où il veut. Lévinas dira le Dire dépasse le
dit. Attention donc à ne pas nous enfermer dans une interprétation.
Cette dernière n’a de valeur que si elle résiste à la Tradition
et conduit à la communion en Christ.
Transversalités :
Cf. aussi Jérémie 7, 23-28
Mots
clés :
1
Citation d’Amos 5, 25-27
2
Isaïe 66, 1-2
mercredi 13 août 2014
Actes 6, 8-13 – Étienne, rempli de grâce
8 Etienne, plein de grâce et de force, faisait des prodiges et de grands miracles parmi le peuple. 9 Mais il se leva des gens de la synagogue dite des Affranchis, et des Cyrénéens, et des Alexandrins, et de ceux de Cilicie et d'Asie, qui disputèrent avec Etienne ; 10 et ils ne pouvaient résister à sa sagesse ni à l'Esprit par lequel il parlait. 11 Alors ils subornèrent des hommes qui dirent : " Nous l'avons entendu proférer des paroles blasphématoires contre Moïse et contre Dieu. " 12 Ils excitèrent le peuple, les Anciens et les scribes, et étant survenus, ils l'enlevèrent et le menèrent au sanhédrin. 13 Et ils produisirent de faux témoins qui disaient : " Cet homme ne cesse de proférer des paroles contre le lieu saint et contre la Loi, 14 car nous l'avons entendu dire que ce Jésus de Nazareth détruira ce lieu et changera les coutumes que Moïse nous a transmises. " 15 Tous ceux qui siégeaient dans le sanhédrin fixèrent les yeux sur lui et virent son visage pareil au visage d'un ange.
Commentaire :
Étienne
n’est que diacre. Il faut peut-être le rappeler à la lumière de
nos commentaires des versets précédents. Et pourtant, à travers
lui, dans le service de ses frères, se dessinent une autre mission,
celle d’une pastorale « vive » qui le conduira jusqu’au
martyre...
Commentaire 2 :
Quand
la grâce surabonde se réveille comme en écho négatif, la jalousie
et l’incompréhension des hommes. Ignace parlera des deux
étendards.
Au
début, il ne s’agit que de disputes théologiques. Pourtant, à
partir de la même Parole peut se développer des contradictions
« mortelles ». Étienne est investi de la force de
l’Esprit et c’est là son étendard.
Commentaire 3 :
On
peut noter quelques similutudes avec le procès de Jésus qui donnent
à penser.
mardi 12 août 2014
Actes 6, 7 – La parole se répandait
7 La parole de Dieu se répandait de plus en plus, le nombre des disciples s'augmentait considérablement à Jérusalem, et une multitude de prêtres obéissaient à la foi.
Commentaire :
Contemplons
ce seul verset qui trace, comme en transition, la puissance de la
Parole sur les hommes. Il nous appelle encore une fois à ce retour
au centre.
lundi 11 août 2014
Actes 6, 2-4 – Élection des diacres
2 Mais les Douze, ayant convoqué
l'assemblée des disciples, dirent : " Il ne convient pas que
nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables. 3 Cherchez donc parmi vous, frères,
sept hommes de bon renom, remplis d'Esprit et de sagesse, que nous
établirons dans cet office. 4 Quant à nous, nous serons assidus à
la prière et au ministère de la parole. " 5 Ce discours plut à
toute l'assemblée, et ils choisirent Étienne, homme plein de foi et
d'Esprit-Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménias et
Nicolas, prosélyte d'Antioche, 6 qu'ils présentèrent aux apôtres;
et (ceux-ci), après avoir prié, leur imposèrent les mains.
Commentaire :
Il
faut peut-être lire cela dans l’axe de Luc 6, 12 et Luc 10, 15-17
(appel des 12 et des 72). On voit s’esquisser ici ce qui deviendra
la spécificité des apôtres et par extension des évêques et des
prêtres à qui, par la succession « apostolique »,
revient les tâches pastorales et d’enseignement. Mais c’est
aussi le début d’un autre ministère dans l'Église, non moins
important, celui de la diaconie. Certes, il ne s’agit pas
d’enseignement. Mais comme le souligne notre pape, c’est souvent
dans l’agir miséricordieux que se révèle le cœur de notre foi.
Et les tâches de service auprès des plus pauvres (qu’elles que
soient ces pauvretés) ont dans ce cadre une importance particulière.
Commentaire 2 :
Il a
fallut attendre Vatican II pour que le rôle du diaconat évolue et
prenne une place importante, surtout en Europe. Mais le concept même
de « diaconat permanent » mérite d’être encore
travaillé. Il ne s’agit en effet ni de sous-prêtre, ni de simples
serviteurs. D’ailleurs, la notion même de service a, dans
l’évangile une acception particulière (cf. notamment Jn 13). Il
faudrait donc, notamment à la lumière des éclairages de Jalons pour une théologie du laïcat, d’Y-M. Congar, repenser la place de ces
hommes, souvent mariés, pour mieux répondre aux enjeux pastoraux de
notre temps. Non pas en les cantonnant à un rôle liturgique, mais
en trouvant, dans l’articulation des grâces croisées des
sacrements de l’ordre et du mariage, une spécificité qui les rend
plus proche des fidèles et néanmoins représentant d’une
succession apostolique particulière, qui, en s’exprimant au sein
de leur obéissance à l’évêque, traduit une autre facette de
l’engagement chrétien, peut-être moins sacralisé et donc plus
accessible aux hommes au seuil de nos églises. A méditer.
Commentaire 3 :
L’imposition
des mains est signe d’une succession apostolique, moindre, certes,
puisqu’elle est destinée à des tâches de service mais il y a là
transmission de l’Esprit « en vue de… »
Il faudra s’en souvenir à propos
d’Étienne (cf. plus loin) et de Philippe, dont le zèle
évangélique et la portée « pastorale » dépasseront
largement le service des tables. À travers la notion de service se
déploie autre chose.
Pour aller plus loin :
- Les écrits récents et nombreux d’Étienne Grieu
sur la diaconie.
- Jalons pour une Théologie du Laïcat, Y-M. Congar
dimanche 10 août 2014
Actes 6, 1 – Veuves négligées
1 En ces jours-là, le nombre des disciples augmentant, les Hellénistes élevèrent des plaintes contre les Hébreux, parce que leurs veuves étaient négligées dans le service de chaque jour.
Commentaire :
Si ce détail nous donne une piste sur
la manière dont était exercée la charité,… Elle révèle aussi
les ombres et les limites humaines, au sein même de la communauté.
samedi 9 août 2014
Actes 5, 33-42 – Intervention de Gamaliel
33 Exaspérés de ce qu'ils venaient d'entendre, ils voulaient les faire mourir. 34, Mais, se levant dans le sanhédrin, un Pharisien, nommé Gamaliel, docteur de la loi vénéré de tout le peuple, ordonna de faire sortir un instant les hommes, 35 et il leur dit : " Israélites, prenez garde à ce que vous allez faire à l'égard de ces hommes-là. 36 Car, avant ces jours-ci, s'est levé Theudas, qui se donnait pour quelqu'un; environ quatre cents hommes s'attachèrent à lui; il fut tué, et tous ses partisans furent dispersés et réduits à néant. 37 Après lui s'est levé Judas le Galiléen, à l'époque du recensement, et il souleva du monde à sa suite; lui aussi périt, et tous ses partisans furent dispersés. 38 Et maintenant je vous dis : Ne vous occupez plus de ces hommes-là et laissez-les : si en effet cette entreprise ou cette œuvre vient des hommes, elle s'effondrera; 39, mais si elle vient de Dieu, vous ne sauriez l'abattre. Ne courez pas le risque d'avoir lutté contre Dieu même. " 40 Ils se rangèrent à son avis et, ayant rappelé les apôtres, ils (les) firent battre de verges et (leur) défendirent de parler au nom de Jésus; puis ils (les) relâchèrent. 41 Eux donc s'en allèrent joyeux de devant le sanhédrin, parce qu'ils avaient été jugés dignes de souffrir des opprobres à cause du nom (de Jésus). 42 Et chaque jour, dans le temple et dans les maisons, ils ne cessaient d'enseigner et de prêcher le Christ Jésus.
Commentaire :
2.000 ans plus tard, cette précaution
donne à penser. Doit-on interpréter les millions de chrétiens
actuels comme preuve qu’il s’agit là de l’œuvre de Dieu ?
À contempler.
vendredi 8 août 2014
Actes 5, 17-32 – Contestation et emprisonnement
17 Alors le grand prêtre et tous ses adhérents, savoir la secte des Sadducéens, furent remplis de jalousie; 18 ils portèrent les mains sur les apôtres et les mirent dans la prison publique. 19 Mais un ange du Seigneur, ayant ouvert pendant la nuit les portes de la prison, les fit sortir, disant : 20 " Allez, et debout annoncez au peuple dans le temple toutes ces paroles de vie. " 21 Ce qu'ayant entendu, ils entrèrent de grand matin dans le temple, et ils (y) enseignaient. Mais le grand prêtre étant survenu ainsi que ses adhérents, ils convoquèrent le sanhédrin et tout le sénat des fils d'Israël, et ils envoyèrent à la geôle pour qu'on les amenât. 22 Or, en arrivant, les assistants* ne les trouvèrent pas dans la prison; ils s'en revinrent et firent leur rapport, disant : 23 " Nous avons trouvé la geôle fermée de manière sûre et les gardes debout devant les portes; mais, après avoir ouvert, nous n'avons trouvé personne dedans. " 24 Quand le commandant du temple et les grands prêtres eurent entendu ces paroles, ils en furent embarrassés, (se demandant) ce que cela pouvait devenir. 25, Mais survint quelqu'un qui leur annonça : " Voilà que les hommes que vous aviez mis en prison se tiennent dans le temple et enseignent le peuple. " 26 Alors le commandant partit avec les assistants et les amena sans violence, car ils craignaient d'être lapidés par le peuple. 27 Les ayant amenés, ils les firent comparaître devant le sanhédrin, et le grand prêtre les interrogea, disant : 28 " Nous vous avions expressément défendu d'enseigner en ce nom, et voilà que vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement, et que vous voulez faire retomber sur nous le sang de cet homme ! " 29 Pierre et les apôtres répondirent : " Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes. 30 Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous aviez fait mourir en le suspendant au bois. 31 Dieu l'a élevé par sa droite comme chef et sauveur, pour donner à Israël repentir et rémission des péchés. 32 Et nous sommes, nous, témoins de ces choses, et aussi l'Esprit-Saint que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. "
Commentaire :
La puissance de Dieu qui se manifeste
n’est pas sans rencontrer de résistance. Pourtant la foi et la
force évangélique des apôtres est active. C’est à ce témoignage
que nous sommes appelés.
* NB : La traduction Segond
utilise le mot de « satellites » en Actes 5, 22 & 25.
Nous avons préféré traduire le grec « uperétai » par
« assistants ».
jeudi 7 août 2014
Actes 5, 12-16 - Miracles et prodiges
12 Beaucoup de miracles et de prodiges se faisaient parmi le peuple par les mains des apôtres. Et ils étaient tous ensemble sous le portique de Salomon, 13 et aucun des autres n'osait se joindre à eux; mais le peuple les louait hautement. 14 De plus en plus s'adjoignaient des croyants au Seigneur, hommes et femmes en masse, 15 à tel point qu'on apportait les malades dans les rues et qu'on les plaçait sur des lits et des grabats, afin que, lorsque Pierre passerait, son ombre au moins couvrît quelqu'un d'eux.16 On venait même en foule des villes voisines de Jérusalem, amenant des malades et des (gens) tourmentés par des esprits impurs, qui tous étaient guéris.
Commentaire :
Là aussi, on sent presque une
exagération. Les premiers temps étaient des temps bénis pour les
apôtres. Écrits plusieurs dizaines d’années plus tard, après
des persécutions, ces textes peuvent nous inviter à contempler un
monde idéal où l’Esprit fait des miracles.
Les souffrants d’aujourd’hui auront
néanmoins du mal à entendre cela.
Mais n’est-ce pas, néanmoins, ce
vers quoi nous devons espérer ? Non pas une solution simple à
nos problèmes, mais la force de Dieu qui, un jour, sera « plus
grand que la mort ».
mercredi 6 août 2014
Actes 5, 1-11 – Ananie et Saphire, mensonge contre l’Esprit
1 Mais un homme nommé Ananie, avec Saphire, sa femme, vendit un bien, retint sur le prix 2 de connivence avec sa femme, et en apporta une partie qu'il déposa aux pieds des apôtres. 3 Et Pierre lui dit : " Ananie, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur pour te faire mentir à l'Esprit-Saint et retenir sur le prix du champ? 4 Est-ce que, restant (non vendu), il ne restait pas à toi? et, vendu, ne demeurait pas en ta possession? Comment as-tu mis en ton cœur un pareil dessein? Ce n'est point aux hommes que tu as menti, mais à Dieu. " 5 En entendant ces paroles, Ananie tomba et expira, et tous ceux qui apprirent (la chose) furent pris d'une grande crainte. 6 Or les plus jeunes vinrent l'envelopper, l'emportèrent et l'enterrèrent. 7 Il y eut un intervalle d'environ trois heures, et sa femme, ne sachant pas ce qui était arrivé, entra. 8 Pierre l'interpella : " Dites-moi, est-ce tant que vous avec vendu le champ? — Oui, dit-elle, (c'est) tant. " 9 Alors Pierre lui (dit) : " Pourquoi vous êtes-vous accordés pour tenter l'Esprit du Seigneur? Voici que les pieds de ceux qui ont enterré votre mari (sont) à la porte, et ils vont vous emporter. " 10 Au même instant elle tomba à ses pieds, et elle expira. Les jeunes gens étant entrés la trouvèrent morte; ils l'emportèrent et l'enterrèrent auprès de son mari. 11 l'Eglise entière et tous ceux qui apprirent cela furent pris d'une grande crainte.
Commentaire :
Le caractère dramatique de ce récit
est-il « pédagogique » pour Luc ? On peut se le
demander compte tenu de la violence des faits. Où est le chemin demiséricorde que nous nous efforcions de présenter dans notre
commentaire de Luc.
Et pourtant, il faut le reconnaître,
dans l’Évangile comme ici, la violence des propos de Jésus ou ici
de Pierre contre l’hypocrisie est un appel à la raison et
l’introspection intérieure.
mardi 5 août 2014
Actes 4, 32-36 – Communion des biens
32 Or la multitude des croyants n'avait qu'un cœur et qu'une âme, et nul ne disait sien rien de ce qu'il possédait, mais tout était commun entre eux. 33 Avec beaucoup de force les apôtres rendaient témoignage de la résurrection du Sauveur Jésus, et une grande grâce était sur eux tous. 34 En effet, il n'y avait parmi eux aucun indigent, puisque tous ceux qui possédaient des terres ou des maisons les vendaient et apportaient le produit de la vente, 35 qu'ils déposaient aux pieds des apôtres; et on distribuait à chacun ce dont il avait besoin. 36 Or Joseph, surnommé par les apôtres Barnabé, — ce qui se traduit "fils de consolation," — lévite originaire de Chypre, qui possédait un champ, 37 le vendit, en apporta le prix et le déposa aux pieds des apôtres.
Commentaire 1 :
Cf. Actes 2, 42-46
Commentaire 2 :
Sur ce sujet, il convient de relire les
articles 171 et suivants du Compendium de la doctrine sociale de
l'Église dont nous donnons ici quelques extraits.
Extrait du compendium :
§ 171 Parmi
les multiples implications du bien commun, le principe de la
destination universelle des biens revêt une importance immédiate:
«Dieu a destiné la terre et tout ce qu'elle contient à l'usage de
tous les hommes et de tous les peuples, en sorte que les biens de la
création doivent équitablement affluer entre les mains de tous,
selon la règle de la justice, inséparable de la charité1
». Ce principe se base sur le fait que «la première origine de
tout bien est l'acte de Dieu lui-même [...]
§ 172 Le
principe de la destination universelle des biens de la terre est à
la base du droit universel à l'usage des biens. Chaque homme doit
avoir la possibilité de jouir du bien-être nécessaire à son plein
développement: le principe de l'usage commun des biens est le «
premier principe de tout l'ordre éthico-social2»
et «principe caractéristique de la doctrine sociale chrétienne3
». [...]
§ 174 Le
principe de la destination universelle des biens invite à cultiver
une vision de l'économie inspirée des valeurs morales qui
permettent de ne jamais perdre de vue ni l'origine, ni la finalité
de ces biens, de façon à réaliser un monde juste et solidaire, où
la formation de la richesse puisse revêtir une fonction positive.
[...]
§ 175 La
destination universelle des biens comporte un effort commun visant à
obtenir pour chaque personne et pour tous les peuples les conditions
nécessaires au développement intégral, de sorte que tous puissent
contribuer à la promotion d'un monde plus humain, «où chacun
puisse donner et recevoir, et où le progrès des uns ne sera pas un
obstacle au développement des autres, ni un prétexte à leur
asservissement4
». Ce principe correspond à l'appel adressé incessamment par
l'Évangile [...] [contre] les tentations de la soif de possession,
auxquelles le Seigneur a voulu se soumettre (cf. Mc 1, 12-13; Mt 4,
1-11; Lc 4, 1-13) afin de nous enseigner le chemin pour les surmonter
avec sa grâce.
§ 177 La
tradition chrétienne n'a jamais reconnu le droit à la propriété
privée comme absolu ni intouchable: «Au contraire, elle l'a
toujours entendu dans le contexte plus vaste du droit commun de tous
à utiliser les biens de la création entière: le droit à la
propriété privée est subordonné à celui de l'usage commun, à la
destination universelle des biens5
[...]
1
CONCILE OECUMÉNIQUE VATICAN II, Const. past. Gaudium et spes,
69: AAS 58 (1966) 1090.
2
JEAN-PAUL II, Encycl. Laborem exercens, 19: AAS 73 (1981)
525.
3
JEAN-PAUL II, Encycl. Sollicitudo rei socialis, 42: AAS 80
(1988) 573.
4
CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI, Instr. Libertatis
conscientia, 90: AAS 79 (1987) 594.
5
JEAN-PAUL II, Encycl. Laborem exercens, 14: AAS 73 (1981)
613.
dimanche 3 août 2014
Actes 4, 22-32 - Prière de louange
22 En effet, l'homme à qui était arrivée cette guérison merveilleuse avait plus de quarante ans. 23 Une fois relâchés, ils allèrent vers les leurs et racontèrent tout ce que les grands prêtres et les Anciens leur avaient dit. 24 Ce qu'ayant entendu, eux élevèrent d'un même cœur la voix vers Dieu, en disant : " Maître, c'est vous qui avez fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu'ils renferment; 25 qui avez dit par l'Esprit-Saint, [par la] bouche de [notre père] David, votre serviteur : Pourquoi les nations ont-elles frémi, et les peuples ont-ils formé de vains (projets)? 26 Les rois de la terre se sont présentés, et les chefs se sont ligués ensemble contre le Seigneur et contre son Oint. 27 Car, en vérité, ils se sont ligués dans cette ville contre votre saint serviteur Jésus, que vous avez oint, Hérode et Ponce-Pilate avec les nations et les peuples d'Israël, 28 afin de faire ce que votre main et votre volonté avaient fixé d'avance pour arriver. 29 Et maintenant, Seigneur, considérez leurs menaces, et donnez à vos serviteurs d'annoncer votre parole en toute assurance, 30 en étendant votre main pour qu'il se fasse des guérisons, des miracles et des prodiges, par le nom de votre saint serviteur Jésus. " 31 Quand ils eurent prié, le lieu où ils étaient réunis trembla, et ils furent tous remplis du Saint-Esprit; et ils annonçaient la parole de Dieu avec assurance.
Commentaire :
À la suite de la prière suscitée par
l’extrait précédent, nous ne pouvons qu’invoquer à nouveau la
force de l’Esprit. Qu’il nous donne ce que souvent nous n’avons
pas le courage de faire.
mercredi 30 juillet 2014
Actes 4, 15-21 - Ils leur interdirent de parler au nom de Jésus
15 Les ayant fait sortir du sanhédrin, ils se consultèrent entre eux, disant : 16 " Que ferons-nous à ces hommes? Qu'un miracle manifeste soit arrivé par eux, la chose est claire pour tous les habitants de Jérusalem, et nous ne pouvons le nier. 17 Mais pour que cela ne se répande pas davantage parmi le peuple, défendons-leur avec menaces de parler désormais en ce nom-là à qui que ce soit." 18 Et, les ayant rappelés, ils leur interdirent absolument de parler et d'enseigner au nom de Jésus. 19 Pierre et Jean, répliquant, leur dirent : " Jugez s'il est juste devant Dieu de vous écouter plutôt que Dieu; 20 car, pour nous, nous ne pouvons pas ne pas dire ce que nous avons vu et entendu. " 21 Après leur avoir fait des menaces, ils les relâchèrent, ne trouvant aucun moyen de les punir, à cause du peuple, parce que tous glorifiaient Dieu de ce qui était arrivé.
Commentaires :
« Ils leur interdirent
absolument de parler et d'enseigner au nom de Jésus ». 2.000
ans plus tard, dans un siècle où le nombre de martyrs dépasse
tous les siècles précédents, nous ne pouvons que prier pour ceux
qui n’ont pas la liberté de vivre leur foi sereinement.
dimanche 15 juin 2014
Actes 4, 1-14 Par quel pouvoir ?
1 Or, pendant qu'ils parlaient au peuple, survinrent près d'eux, les prêtres, le commandant du temple et les Sadducéens, 2 fort mécontents de ce qu'ils enseignaient le peuple et annonçaient en Jésus la résurrection d'entre les morts. 3 Ils portèrent les mains sur eux et (les) mirent en prison jusqu'au lendemain, car c'était déjà le soir. 4 Cependant beaucoup de ceux qui avaient entendu le discours crurent, et le nombre des hommes devint de cinq mille environ. 5 Puis, le lendemain, leurs chefs, les Anciens et les scribes de Jérusalem s'assemblèrent, 6 ainsi que Anne le grand prêtre, Caïphe, Jean, Alexandre, et tous ceux qui étaient de famille pontificale. 7 Et les ayant fait comparaître devant eux, ils demandèrent : " Par quel pouvoir et au nom de qui avez-vous fait cela? " 8 Alors Pierre, rempli du Saint-Esprit, leur dit : 9 " Chefs du peuple et Anciens, puisqu'on nous interroge aujourd'hui sur un bienfait (accordé) à un infirme, (pour savoir) comment cet homme a été guéri, 10 sachez-le bien, vous tous, et tout le peuple, d'Israël : C'est par le nom de Jésus-Christ de Nazareth, que vous avez crucifié, que Dieu a ressuscité des morts, c'est par lui que cet homme est présent devant vous en pleine santé. 11 C'est lui, la pierre rejetée par vous les constructeurs, qui est devenue tête d'angle. 12 Et le salut n'est en aucun autre, car il n'est sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés. " 13 Lorsqu'ils virent l'assurance de Pierre et de Jean, sachant qu'ils étaient des hommes sans instruction et du commun, ils étaient étonnés, et ils les reconnaissaient pour avoir été avec Jésus. 14 Mais, comme ils voyaient debout, avec eux, l'homme qui avait été guéri, ils n'avaient rien à répliquer.
Commentaire :
La
question de l’autorité a déjà été soulevée à propos de
Jésus. Chez Jean, plus que chez les synoptiques, on trouve une
insistance de l’évangéliste sur la personne de Jésus qui s’en
remet au Père. Ici une translation s’opère, à la lumière du don
de l’Esprit. Pierre ne revendique pas non plus l’autorité pour
lui, mais « par le nom de Jésus-Christ de Nazareth ».
Ce
n’est pas une manière de se défausser, mais bien dans la même
ligne humble et discrète de celui qui n’annonce pas sa propre
vérité ou sa propre puissance, mais bien celle qui vient de Dieu.
On entre dans ce que j’appelle la « danse trinitaire ».
Commentaire
2 :
Les
Sadducéens étaient parmi les juifs ceux qui s’opposaient le plus
à l’idée de résurrection. Cf. Luc 20, 27-40
Pour
aller plus loin :
- E. Durand, La périchorèse des personnes divines.
- C. Hériard, Danse trinitaire, in « Àgenoux devant l’homme »
vendredi 30 mai 2014
Actes 3, 11-26 – Deuxième discours de Pierre
11 Or, comme il tenait Pierre et Jean, tout le peuple accourut vers eux au portique dit de Salomon, pris de stupeur. 12 Voyant cela, Pierre s'adressa au peuple : " Israélites, pourquoi vous étonnez-vous de cela? Et pourquoi tenez-vous les yeux fixés sur nous comme si c'était par notre propre puissance ou par notre piété que nous l'eussions fait marcher? 13 Le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son serviteur Jésus, que vous avez livré et que vous avez renié devant Pilate, alors qu'il était d'avis de le relâcher. 14, Mais vous, vous avez renié le Saint et le Juste, et vous avez sollicité la grâce d'un meurtrier. 15 Vous avez fait mourir le chef de la vie, que Dieu a ressuscité des morts : de quoi nous sommes témoins. 16 C'est par la foi en son nom que son nom a raffermi celui que vous voyez et que vous connaissez; et la foi qui (vient) par lui a donné à celui-ci, devant vous tous, cette parfaite guérison. 17 Et maintenant, frères, je sais bien que vous avez agi par ignorance, ainsi que vos magistrats, 18 mais Dieu a accompli ainsi ce qu'il avait prédit par la bouche de tous les prophètes, que son Christ souffrirait. 19 Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, 20 de façon que des temps de rafraîchissement viennent d'auprès du Seigneur, et qu'il envoie le Christ qui vous a été destiné, Jésus, 21 que le ciel doit recevoir jusques aux temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé autrefois par la bouche de ses saints prophètes. 22 Moïse d'une part a dit : Le Seigneur notre Dieu vous suscitera d'entre vos frères un prophète comme moi; vous l'écouterez en tout ce qu'il vous dira. 23 Et quiconque n'écoutera pas ce prophète sera exterminé du peuple. 24 Et, d'autre part, tous les prophètes, depuis Samuel et les autres à la suite, tous ceux qui ont parlé ont aussi annoncé ces jours-là. 25 Vous êtes, vous, les fils des prophètes et de l'alliance que Dieu a conclue avec vos pères, lorsqu'il a dit à Abraham : Et en ta postérité seront bénies toutes les familles de la terre. 26 C'est à vous premièrement que Dieu, ayant suscité son serviteur, l'a envoyé pour vous bénir, en détournant chacun de vous de ses iniquités.
Commentaire :
Il
n’est pas intéressant de comparer ce texte avec le premier
discours de Pierre (Actes 2, 22-41). On retrouve un thème qui marque
Luc, comme les premiers chrétiens : il y avait dans l’Écriture
des choses annoncées. N’est-ce pas aussi ce qu’a montré Jésus
aux pèlerins d’Emmaüs ? Ce discours est donc apologétique
et s’articule comme une démonstration.
Commentaire
2 :
Peut-on
tenir aujourd’hui un discours semblable ? Nos contemporains
n’ont plus la culture qu’avait le monde juif. Ce qui marque le
plus aujourd’hui : l’amour vécu et partagé. C’est donc
plus l’actualisation d’Actes 2, 42-46 qui semble maintenant le
signe.
jeudi 15 mai 2014
Actes 3, 1-10 – Le boiteux de la Belle Porte.
1 Or Pierre et Jean montaient au temple à l'heure de la prière, la neuvième. 2 Et il y avait un homme, boiteux de naissance, qu'on apportait et posait chaque jour près de la porte du temple appelée la Belle, pour demander l'aumône à ceux qui entraient dans le temple. 3 Lui, voyant Pierre et Jean qui allaient entrer dans le temple, leur demanda l'aumône. 4 Mais Pierre, le fixant, avec Jean, (lui) dit : " Regarde-nous. " 5 Et il tenait (les yeux) sur eux, s'attendant à recevoir d'eux quelque chose. 6 Mais Pierre (lui) dit : " Je n'ai ni argent ni or; mais ce que j'ai, je te le donne : au nom de Jésus-Christ de Nazareth, marche ! " 7 Et le prenant par la main droite, il le souleva. A l'instant les plantes de ses pieds et ses chevilles devinrent fermes; 8 d'un bond il fut debout, et il marchait, et il entra avec eux dans le temple, marchant, sautant et louant Dieu. 9 Tout le peuple le vit qui marchait et qui louait Dieu. 10 Ils le reconnaissaient comme étant celui-là qui s'asseyait près de la Belle Porte du temple pour (demander) l'aumône, et ils furent remplis d'étonnement et de stupeur pour ce qui lui était arrivé.
Commentaire :
« Je
n'ai ni argent ni or; mais ce que j'ai, je te le donne : au nom de
Jésus-Christ de Nazareth, marche ! » Donner ce que j’ai
reçu. Tout un programme.
Commentaire
2 :
Premier
miracle de Pierre, il souligne cette nouvelle force reçue de
l’Esprit.
mardi 29 avril 2014
Actes 2, 42-46 – Un vivre ensemble
42 Et ils étaient assidus à l'enseignement des apôtres et aux réunions communes, à la fraction du pain et aux prières. 43 Or la crainte était dans toutes les âmes, et beaucoup de prodiges et de miracles se faisaient par les apôtres. 44 Tous ceux qui croyaient vivaient ensemble, et ils avaient tout en commun; 45 ils vendaient leurs terres et leurs biens, et ils en partageaient (le produit) entre tous, selon les besoins de chacun. 46 Chaque jour, d'un même cœur, assidus au temple, et rompant le pain à la maison, ils prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur, 47 louant Dieu et ayant la faveur de tout le peuple. Et le Seigneur adjoignait chaque jour à la masse ceux qui étaient sauvés.
Commentaire 1
:
L’allusion
à la fraction du pain note ici les prémices de ce qui deviendra
l’eucharistie.
Commentaire 2
:
Luc
dresse ici un tableau idyllique de la première communauté
chrétienne. On trouvera, plus loin (Actes 5), comme dans les lettres
de Paul (cf. notamment 1 Cor.), des descriptions plus contrastées.
Doit-on revenir à cette vision idéale ? Ce serait oublier que
l’homme reste faillible. Mais cette description donne une
direction, une image du royaume que l’on peut contempler.
Si
l’on ne manque pas de souligner aujourd’hui, à l’inverse,
combien l'Église est « pécheresse*», on doit toujours
affirmer, en tension avec ce premier prédicat, qu’elle demeure
« sainte », c’est-à-dire « pardonnée » et
en chemin vers l’idéal qu’elle porte en elle : être image
de la communion à laquelle le Christ nous appelle.
* cf. notamment les textes de J. Moltmann, mais plus récemment certaines affirmation de notre pape.
jeudi 3 avril 2014
Actes 2, 22-41, Premier discours de Pierre
22 Israélites, écoutez ces paroles : Jésus de Nazareth, homme que Dieu a accrédité auprès de vous par les miracles, les prodiges et les signes que Dieu a faits par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes; 23 lui, livré selon le dessein arrêté et la prescience de Dieu, que vous avez fait mourir en le crucifiant par la main des impies, 24 Dieu l'a ressuscité, déliant les liens de la mort, parce qu'il n'était pas possible qu'elle le tînt en son pouvoir.
25 David, en effet, dit à son sujet : Je voyais, continuellement le Seigneur devant moi, parce qu'il est à ma droite, afin que je ne sois point ébranlé.
26 C'est pour cela que mon cœur s'est réjoui, et que ma langue a été dans l'allégresse, et qu'aussi même ma chair reposera dans l'espérance : 27 parce que vous n'abandonnerez pas mon âme dans le séjour des morts, et vous ne permettrez pas que votre Saint voie la décomposition.
28 Vous m'avez fait connaître les chemins de la vie; vous me remplirez de joie par (la vue de) votre face. 29 Mes frères, il est permis de vous dire avec assurance du patriarche David, qu'il est mort, qu'il a été enterré et que son tombeau est encore aujourd'hui parmi nous. 30 Comme donc il était prophète et savait que Dieu lui avait juré par serment de faire asseoir sur son trône un fils de son sang, 31 voyant d'avance, il a parlé de la résurrection du Christ, (disant) et qu'il n'a pas été abandonné dans le séjour des morts, et que sa chair n'a pas vu la décomposition. 32 C'est ce Jésus que Dieu a ressuscité : nous en sommes tous témoins. 33 Ayant donc été élevé par la droite de Dieu et ayant reçu du Père l'Esprit-Saint promis, il a répandu ce que vous voyez et entendez. 34 Car, David n'est pas monté aux cieux, mais il dit lui-même : Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Asseyez-vous à ma droite, 35 jusqu'à ce que j'aie fait de vos ennemis un escabeau pour vos pieds. 36 Que toute la maison d'Israël sache donc avec certitude que Dieu l'a fait et Seigneur et Christ, ce Jésus que vous avez crucifié. " 37 Or, en entendant (cela), ils eurent le cœur transpercé, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : " Frères, que ferons-nous? " 38 Pierre leur dit : " Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour la rémission de vos péchés, et vous recevrez le don du Saint-Esprit, 39 car la promesse est pour vous, et pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, autant qu'en appellera le Seigneur notre Dieu. " 40 Et avec force autres paroles il donna son témoignage; et il les exhortait en disant : " Sauvez-vous de cette génération perverse ! " 41 Eux donc, ayant accueilli sa parole, furent baptisés; et ce jour-là s'adjoignirent environ trois mille personnes.
Commentaire :
Quel
contraste entre le Pierre que l’on a connu lors de la Passion et
cet homme qui prêche aux nations réunies et se fait l’apôtre du
ressuscité ! Luc nous fait sentir que l’Esprit parle en lui
et lui donne la force de dire…
Peut être pouvons nous en profiter pour voir (par un regard arrière) les grâces que Dieu fait en nous ou chez nos frères. Un chemin d'humilité, puisse qu'il conduit à reconnaître que nous ne faisons rien par nous mêmes.
mardi 25 mars 2014
Actes 2, 5-21 Pentecôte (suite)
5 Or il y avait, séjournant à Jérusalem, des Juifs, hommes pieux de toutes les nations qui sont sous le ciel.6 Ce bruit s'étant produit, la foule s'assembla et fut bouleversée, parce que chacun les entendait parler en sa propre langue.7 Ils étaient stupéfaits et s'étonnaient, disant : " Tous ces gens qui parlent, ne sont-ils pas des Galiléens? 8 Comment donc les entendons-nous chacun dans notre propre langue maternelle? 9 Partes, Mèdes, Elamites, habitants de la Mésopotamie, de la Judée et de la Cappadoce, du Pont et de l'Asie, 10 de la Phrygie et de la Pamphylie, de l'Égypte et des contrées de la Lybie Cyrénaïque, Romains résidant (ici), 11 tant Juifs que prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons dire dans nos langues les merveilles de Dieu. " 12 Ils étaient tous stupéfaits et ne savaient que penser, se disant l'un à l'autre : " Qu'est-ce que cela peut bien être? " 13 Mais d'autres disaient en se moquant : " Ils sont pleins de vin doux. " 14 Or Pierre, se présentant avec les Onze, éleva la voix et leur déclara : " Juifs, et (vous) tous qui séjournez à Jérusalem, sachez bien ceci, et prêtez l'oreille à mes paroles.15 Ces hommes en effet ne sont point ivres, comme vous le supposez, car c'est la troisième heure du jour. 16 Mais c'est ce qui a été dit par le prophète Joël : 17 Il arrivera dans les derniers jours, dit Dieu, que je répandrai de mon Esprit sur toute chair, et vos fils et vos filles prophétiseront, et vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes.18 Oui, en ces jours-là, je répandrai de mon Esprit sur mes serviteurs et sur mes servantes, et ils prophétiseront. 19 Et je ferai paraître des prodiges en haut dans le ciel, et des signes en bas sur la terre : du sang, du feu, de la fumée en éruption; 20 le soleil se changera en ténèbres, et la lune en sang, avant que vienne le jour du Seigneur, le (jour) grand et éclatant. 21 Alors quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. »
Commentaire :
La
longue description des peuples présents souligne l’universalité
du symbole. L’Esprit dépasse les douze. Il est don pour le monde.
Commentaire 2
:
Quelle
place donnons-nous à l’Esprit ? Certes, depuis notre baptême,
nous avons reçu ce don de Dieu, souvent confirmé par un sacrement
qui fait de nous des adultes dans la foi. Mais pour que le souffle
réveille en nous sa puissance, il nous faut ouvrir des portes que
nous maintenant souvent fermées : nos peurs, nos calculs…
L’Esprit a besoin que nous mettions notre moi à l’écart, car il
ne vient pas de nous, mais de Dieu.
Commentaire 3
:
Depuis
quelques années, les mouvements issus du « Renouveau »
ont remis la place de l’Esprit en lumière. Au-delà d’un risque
de dérive subjective, n’y a-t-il pas là une voix, non exclusive,
de rappeler la force de ce don de Dieu ?
dimanche 16 mars 2014
Actes 2, 1-4 Pentecôte
1 Comme le jour de la Pentecôte était arrivé, ils étaient tous ensemble au même (lieu). 2 Tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d'un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où ils étaient assis. 3 Et ils virent paraître des langues séparées, comme de feu; et il s'en posa (une) sur chacun d'eux. 4 Et tous furent remplis d'Esprit-Saint, et ils se mirent à parler en d'autres langues, selon ce que l'Esprit leur donnait de proférer.
Commentaire :
« Tous
ensemble ». Même s’il n’est pas exclu que l’Esprit
se manifeste à un seul, il convient de contempler cette unité,
premier signe d’une Église qui prendra corps dans une communion.
Commentaire
2 :
Un
vent violent : on a ici un contraste avec le « bruit
d’un fin silence » de 1 Rois 191,
qu’il convient de méditer. De même, la présence du feu.
Assiste-t-on là à une manifestation de force ? Une théophanie
dans le sens des premières manifestations de Dieu raconté dans
l’Exode. On pourrait le penser en première lecture. C’est
oublier tout ce qui a conduit à cela : le retrait de Jésus, le
silence, les 40 jours. Ici, si Dieu se révèle, ce n’est pas pour
nous imposer sa présence, mais bien pour nous « remplir de
l’Esprit ». Alors, peut-être faut-il excuser à Luc ce
recours à une théophanie visible, pour exprimer ce qui sera
paradoxalement l’invisible toute-puissance de Dieu. Car cela est
aussi paradoxal que la gloire et la puissance de Dieu. Elle est, mais
nous laisse libre d’y adhérer. Elle ne demeure pas vent violent ou
feu pour nous contraindre, mais se fait « silence intérieur,
appel de la conscience, souffle invisible,… ».
Commentaire
3 :
« Parler
en d’autres langues » : Il y a là aussi une
symbolique qu’il convient de méditer. L’Esprit ne parle pas avec
nos mots, mais met en nous des langues, une expression différente,
un jeu de vocabulaire qui dépasse notre propre système de pensée.
Il y a là un chemin de décentrement qui devrait nous interpeller.
Cela fait en tout cas résonner en moi la phrase de Paul :
« J’aurais beau parler la langue des hommes, voire même des
anges, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’une cymbale qui
résonne ».
1
Cf. nos développements : Le bruit d’un fin silence,
in « L’amphore et le fleuve ».
vendredi 14 mars 2014
Actes 1, 15-24 – Appel de Matthias
15 En ces jours-là, Pierre, se levant au milieu des frères — ils étaient réunis au nombre d'environ cent vingt personnes — (leur) dit : 16 " Frères, il fallait que s'accomplît l'Ecriture, que l'Esprit-Saint a prédite par la bouche de David au sujet de Judas, devenu le guide de ceux qui ont arrêté Jésus.17 Il était compté en effet parmi nous et il avait reçu sa part de notre ministère.18 Lui donc a acquis un champ avec le salaire du crime et, devenu enflé, il a crevé par le milieu, et toutes ses entrailles se sont répandues.19 Le fait fut connu de tous les habitants de Jérusalem, si bien que ce champ a été appelé dans leur [propre] langue Hakeldamach, c'est-à-dire champ du sang. 20 Il est écrit, en effet, dans le livre des Psaumes : Que sa demeure devienne déserte, et que personne ne l'habite ! Et : Qu'un autre reçoive sa charge ! 21 Il faut donc que, parmi les hommes qui nous ont accompagnés tout le temps que le Seigneur Jésus a vécu avec nous, 22 à partir du baptême de Jean jusqu'au jour où il a été enlevé d'auprès de nous, il y en ait un de ceux-là qui devienne avec nous témoin de sa résurrection. " 23 Ils en présentèrent deux : Joseph, appelé Barsabas, qui était surnommé Justus, et Matthias. 24 Et ils firent cette prière : " Vous, Seigneur, qui connaissez le cœur de tous, indiquez lequel de ces deux vous avez choisi 25 pour occuper dans ce ministère de l'apostolat, la place dont Judas s'est retiré pour s'en aller en son lieu. " 26 Puis ils leur donnèrent des sortes, et le sort tomba sur Matthias, qui fut élu pour être avec les onze Apôtres.
Commentaire :
La
citation du psaume 69 renforce le caractère solennel de la
révocation de Judas et la convocation des justes.
« [...]
devenu enflé, il a crevé par le milieu ». On retrouve
les dégâts de ce que nous avons appelé le « culte du moi »,
au cœur de ces tentations qui nous guettent tous : « avoir,pouvoir, valoir ». Judas, malgré la sollicitude de Jésus,
n’aurait pas résisté à ces tentations. Que cela nous serve
d’avertissement. Le « centre » n’est pas en nous. Il
est en Christ. Judas a cru que le royaume serait ailleurs. On ne peut
que regretter le fait qu’ayant communié au pain, il n’est pas
perçu le don du corps1.
Commentaire
2 :
« La
place dont Judas s'est retiré pour s'en aller en son lieu ».
De quelle place s’agit-il ? Une place parmi les 12. Cf. à
ce sujet, l’appel des 12, Luc, 6-12-16. On retrouve ici, comme dans
Lc 6, l’importance de la prière dans le choix des apôtres.
1
Cf. notre long développement dans À genoux devant l’homme à
propos de Jn 13
mercredi 12 mars 2014
Actes 1, 12-14 – La chambre haute
12 Ils retournèrent alors à Jérusalem de la montagne appelée des Oliviers, qui est près de Jérusalem, à la distance du chemin d'un jour de sabbat.
13 Et quand ils furent entrés, ils montèrent à la chambre haute où ils se tenaient : Pierre et Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques (fils) d'Alphée, et Simon le Zélote, et Jude (frère) de Jacques.
14 Tous ceux-là, d'un même cœur, persévéraient dans la prière avec des femmes et Marie, la mère de Jésus, et avec ses frères.
Commentaires :
Il est
apparu, mais il est parti. Comme pour le tombeau vide1,
il y a ici un entre-deux, qu’il faut d’autant plus contempler que
c’est le temps du doute, de l’incertitude, et fait nouveau, de la
prière.
C’est
aussi celui d’une humanité qui refuse de se laisser habiter par
l’Esprit. Il faut sentir la profondeur de ce doute pour percevoir
combien il est marqué par la peur, le refus, l’ignorance ou la
souffrance. Autant d’écueils que celui qui croit devra entendre et
accompagner.
Commentaire
2
Ses frères : Frères, cousins, la
traduction du grec « adelphos » peut laisser un doute…
C’est encore un point de discussion chez les exégètes. Le mot
servira autant dans le Nouveau Testament à qualifier un frère, un
membre de la communauté chrétienne et le prochain2.
1
Voir sur ce thème les développements de J. Moingt, sj. déjà
cité dans Chemins de miséricorde
2
Source : Dictionnaire grec-français, Alliance Biblique
de Jérusalem
lundi 10 mars 2014
Actes 1, 9-11 - Ascension
9 Quand il eut dit cela, il fut
élevé (de terre) sous leur regard, et un nuage le déroba à leurs
yeux.
10 Et comme ils avaient la vue fixée vers le ciel pendant qu'il s'en allait, voici que deux hommes, vêtus de blanc, se présentèrent à eux
11 et (leur) dirent : " Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui, d'auprès de vous, a été enlevé au ciel, ainsi viendra de la même manière que vous l'avez vu s'en aller au ciel. "
Commentaires :
Dans
notre méditation « L’amphore et le fleuve »,
nous avons longuement montré la récurrence de schème littéraire
propre aux manifestations de Dieu. La comparaison de ce texte avec 2
Rois 2, qui voit le départ d’Élie est moins évidente. S’il n’y
a plus de char de feu, on retrouve néanmoins cette élévation qui
sépare l’homme du divin.
2 Rois
2 (extrait) :
11
Ils continuaient de marcher en s'entretenant, et voici qu'un char de
feu et des chevaux de feu les séparèrent l'un de l'autre, et Élie
monta au ciel dans un tourbillon.
12
Élisée regardait et criait: « Mon père! Mon père! Char d'Israël
et ses cavaliers! » Et il ne le vit plus. Il saisit alors ses
vêtements et les déchira en deux morceaux
Commentaire
2 :
Par
contre, la présence des deux hommes vêtus de blanc nous rappelle
l’épisode du tombeau vide (relire Lc 24, 4). Peut-être doit-on
aussi, comme les pèlerins d’Emmaüs, retrouver ce cheminement qui
part de l’explication des « choses du royaume » jusqu’à
la disparition du Ressuscité, pour percevoir que les 40 jours
décrits par Luc sont de cet ordre. Non un abandon pur et simple,
mais une prise de distance, précédée d’explications et suivi
d’un don.
Commentaire de saint Augustin :
Le but de votre vie est en haut, et non pas sur la terre. De même que lui est monté, mais sans s'éloigner de nous, de même sommes-nous déjà là-haut avec lui, et pourtant ce qu'il nous a promis ne s'est pas encore réalisé dans notre corps.
Il a déjà été élevé au-dessus des cieux ; cependant il souffre sur la terre toutes les peines que nous ressentons, nous ses membres. Il a rendu témoignage à cette vérité lorsqu'il a crié du haut du ciel : Saul, Saul, pourquoi me persécuter ? Et il avait dit aussi :J'avais faim, et vous avez donné à manger.
Pourquoi ne travaillons-nous pas, nous aussi, sur la terre, de telle sorte que par la foi, l'espérance, la charité, grâce auxquelles nous nous relions à lui, nous reposerions déjà maintenant avec lui, dans le ciel ? Lui, alors qu'il est là-bas, est aussi avec nous ; et nous, alors que nous sommes ici, sommes aussi avec lui. Lui fait cela par sa divinité, sa puissance, son amour ; et nous, si nous ne pouvons pas le faire comme lui par la divinité, nous le pouvons cependant par l'amour, mais en lui.
Source : Sermon sur l'Ascension
Commentaire de saint Augustin :
Le but de votre vie est en haut, et non pas sur la terre. De même que lui est monté, mais sans s'éloigner de nous, de même sommes-nous déjà là-haut avec lui, et pourtant ce qu'il nous a promis ne s'est pas encore réalisé dans notre corps.
Il a déjà été élevé au-dessus des cieux ; cependant il souffre sur la terre toutes les peines que nous ressentons, nous ses membres. Il a rendu témoignage à cette vérité lorsqu'il a crié du haut du ciel : Saul, Saul, pourquoi me persécuter ? Et il avait dit aussi :J'avais faim, et vous avez donné à manger.
Pourquoi ne travaillons-nous pas, nous aussi, sur la terre, de telle sorte que par la foi, l'espérance, la charité, grâce auxquelles nous nous relions à lui, nous reposerions déjà maintenant avec lui, dans le ciel ? Lui, alors qu'il est là-bas, est aussi avec nous ; et nous, alors que nous sommes ici, sommes aussi avec lui. Lui fait cela par sa divinité, sa puissance, son amour ; et nous, si nous ne pouvons pas le faire comme lui par la divinité, nous le pouvons cependant par l'amour, mais en lui.
Source : Sermon sur l'Ascension
vendredi 7 mars 2014
Actes 1, 4-8 – Une force, jusqu’aux extrémités de la terre
4 Comme il mangeait avec (eux), il leur enjoignit de ne pas s'éloigner de Jérusalem, mais d'attendre ce que le Père avait promis, " ce que, (leur dit-il), vous avez appris de moi :
5 que Jean a baptisé d'eau, mais que vous, sous peu de jours, vous serez baptisés de l'Esprit-Saint. "
6 Eux donc, s'étant réunis, lui demandèrent : " Seigneur, est-ce en ce temps-ci que vous allez rétablir la royauté pour Israël? "
7 Il leur dit : " Ce n'est pas à vous de connaître les temps ni les moments que le Père a fixés de sa propre autorité.
8, Mais, lorsque le Saint-Esprit descendra sur vous, vous recevrez de la force, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'à l'extrémité de la terre. "
Commentaire 1
:
Pourquoi
Jérusalem ? L’insistance doit avoir pour but, chez Luc, de
situer la venue de l’Esprit sur Jérusalem « tête » de
l'Église. On peut, 2.000 plus tard, arguer en citant un autre verset
qui souligne que l’Esprit souffle où il veut. Mais Luc nous ramène
au centre. Centre d’une tradition et source d’une communion. On
peut y voir l’image d’Ezéchiel (Ez 47, cf. plus loin) et de ce
fleuve qui coule du Temple. On peut aussi méditer sur l’importance
de l’unité de l'Église, non comme une contrainte, mais comme une
chance.
Ezéchiel
47 (extrait) :
1
Il me ramena ensuite à l'entrée de la maison [du Temple]. Et voici
que des eaux sortaient de dessous le seuil de la maison, du côté de
l'orient; car la face de la maison regardait l'orient. Et les eaux
descendaient de dessous le côté droit de la maison, au midi de
l'autel.
2
Il me fit sortir par le portique du septentrion et me fit faire le
tour à l'extérieur, jusqu'au portique extérieur qui regardait
l'orient; et voici que les eaux coulaient du côté droit.
3
Quand l'homme fut sorti vers l'orient, avec le cordeau qu'il avait à
la main, il mesura mille coudées et me fit passer par cette eau: de
l'eau jusqu'aux chevilles.
4
Il en mesura encore mille et me fit passer dans l'eau: de l'eau
jusqu'aux genoux. Il en mesura encore mille et me fit passer: de
l'eau jusqu'aux reins.
5
Il en mesura encore mille: c'était un torrent que je ne pouvais
traverser, car les eaux avaient grossi; c'étaient des eaux à passer
à la nage, un torrent qu'on ne pouvait traverser.
6
Et il me dit: " Fils de l'homme, as-tu vu? " Puis il me fit
revenir au bord du torrent.
7
En me retournant, voici que j'aperçus sur le bord du torrent des
arbres en très grand nombre, de chaque côté.
8
Et il me dit: "Ces eaux s'en vont vers le district oriental;
elles descendront dans la Plaine et entreront dans la mer; elles
seront dirigées vers la mer, et les eaux en deviendront saines.
9
Tout être vivant qui se meut, partout où entrera le double torrent,
vivra, et le poisson sera très abondant; car dès que ces eaux y
arriveront, les eaux de la mer deviendront saines, et il y aura de la
vie partout où arrivera le torrent.
Commentaire 2 :
« Mais, lorsque le
Saint-Esprit descendra sur vous, vous recevrez de la force, et vous
serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie,
et jusqu'à l'extrémité de la terre. ». Une force
torrentielle. L’image d’Ézéchiel prend ici son sens. La force
inondera le monde « jusqu’à l’extrémité de la
terre ». Certes nous ne voyons plus les preuves physiques
de la présence du Ressuscité, mais il nous est donné de contempler
un autre torrent, invisible, inaccessible, indescriptible, mais qui,
dans sa discrétion, déplace les foules.
jeudi 6 mars 2014
Actes des apôtres 1, 1-3 – 40 jours
1 Théophile, j'ai raconté dans le premier livre tout ce que Jésus a fait et enseigné
2 jusqu'au jour où, après avoir donné, par l'Esprit-Saint, ses ordres aux apôtres qu'il avait choisis, il fut enlevé (au ciel).
3 C'est à eux aussi qu'après sa passion il se montra vivant, avec force preuves, leur apparaissant pendant quarante jours et parlant des choses du royaume de Dieu.
Commentaires :
Quarante.
Le chiffre n’est pas neutre. Il renvoie aux quarante ans dans le
désert comme aux 40 jours d’Élie (1 Rois 19). Un temps de
préparation et de conversion. On se doute qu’il y a plus ici une
symbolique qu’un fait historique. D’ailleurs chez Jean, le don de
l’Esprit se fait plus vite. Les chemins de Luc sont propédeutiques.
Arrêtons-nous
peut-être sur ces 40 jours d’Élie. Dieu n’est pas favorable au
meurtre des prêtres de Baal (1 R 18), de même il n’est pas dans
le tonnerre et le feu, mais ailleurs, dans une symphonie plus douce
(1 R 19)… La tendresse de Dieu, nous glisse notamment Varone1
ne s’impose pas dans la foudre et le tonnerre, mais nécessite un
chemin d’humilité du prophète qui découvre qu’il n’est pas
seul, que sa voix doit se joindre au « reste », comme
au chœur des anges.
L’épisode
avec la veuve de Sarepta (1 Rois 17), où Élie est
recueilli et nourri par une vieille femme, n’a pas suffi à la
conversion de l’homme de Dieu. Il se croyait investi d’une
mission et sur le mont Carmel (1 Rois 18), il est retombé
dans son désir de puissance allant jusqu’à massacrer au nom de
Dieu les prophètes de Baal. Était-ce le désir de Dieu ? Ce
n’est qu’au bout du voyage que l’on comprend l’erreur d’Élie.
En effet, et c’est une constante de l’Ancien Testament, Dieu
n’oppose pas la violence à la violence. Il se tait. À l’exception
de l’ange qui arrête le bras d’Abraham, ou celui qui retient
Balaam, les récits dévoilent rarement le dessein véritable de
Dieu.
Le
chemin qui était tracé à Élie, n’était pas celui de la
violence et de la gloire. Au bout du voyage (1 Rois 19), il
a pris conscience, alors qu’il se croyait le seul et dernier juste,
que 7 x 1000 hommes étaient bénis (7 = plénitude, 1000 = grand
nombre2).
Alors ce Dieu qu’il croyait dans le feu, lui est apparu dans la
voix d’un fin silence3.
Commentaire
2 :
Revenons
à Actes 1. N’est-on pas là aussi devant des hommes qui rêvaient
de puissance et à qui le Ressuscité doit tracer un chemin autre ?
Celui de l’absence et de la kénose. Alors le chiffre 40 s’éclaire.
Il est invitation à une contemplation et une prise de recul sur le
travail discret de Dieu pour l’homme.
Commentaire
3 :
Et
nous ? Peut-être faut-il entendre, depuis l’affirmation du
cardinal de Smedt au Concile, que notre chemin n’est pas celui d’un
triomphalisme exubérant, mais bien celui de l’humilité, ce que
nous appelons la kénose. Ce n’est pas nous qui savons, c’est lui
qui « après sa passion [...] se montre vivant, avec force
preuves, [...] et parl[e] des choses du royaume de Dieu »
Pour nous, que veux dire ces 40 ans au désert. Serait-ce le temps qu'il nous faudra pour arriver au plein détachement. A 53 ans, je dois avouer que mes 40 ans de désert ne sont pas à leur terme...
1
François Varone, in Ce Dieu censé aimer la souffrance,
Apologique, Cerf, Paris, 1985, p. 27 à 44.
2
On n’est pas ici dans les 144.000 de l’Apocalypse (Ap. 7, 4),
mais dans ce que Varone (cf. ci-dessous) qualifie de « Reste »,
les priants anonymes, chercheurs de vérité.
3
Cf. l’excellente analyse de François Varone, in Ce Dieu censé
aimer la souffrance, Apologique, op. cit. ,p. 27 à 44 et nos
développements dans « L’Amphore et le Fleuve »
Introduction à une lecture cursive des actes
Ce
nouveau blog fait suite à la publication de « Chemins de miséricorde »,
une lecture cursive de l’Évangile selon saint Luc, d'abord publié sous forme de blog (et également accessible gratuitement sous epub). Après la lente
contemplation de l’Évangile, il nous a paru intéressant de
continuer sur la lancée. Un voyage au long cours, où l’on ignore
ce à quoi une méditation de la Parole nous mènera.
Déjà,
dans l’Évangile, nous avons progressivement abandonné
l’explication de texte pour entrer en résonance et en
contemplation avec le récit. Ici, nous poursuivrons dans cette
lancée qui se veut plus « pastorale » et « spirituelle »
que théologique ou exégétique. Comment, 2.000 ans plus tard,
pouvons-nous réagir à l’histoire de l’arrivée de l’Esprit
sur des hommes peu préparés et un peu désarçonnés par la
résurrection de leur compagnon ? Quels écueils et quelles
leçons pour notre monde ? Voici les questions de fond qui vont
habiter ce texte.
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