Selon les actes des apôtres

Selon les actes des apôtres
Eglise de Dampierre

lundi 11 août 2014

Actes 6, 2-4 – Élection des diacres

2 Mais les Douze, ayant convoqué l'assemblée des disciples, dirent : " Il ne convient pas que nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables. 3 Cherchez donc parmi vous, frères, sept hommes de bon renom, remplis d'Esprit et de sagesse, que nous établirons dans cet office. 4 Quant à nous, nous serons assidus à la prière et au ministère de la parole. " 5 Ce discours plut à toute l'assemblée, et ils choisirent Étienne, homme plein de foi et d'Esprit-Saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménias et Nicolas, prosélyte d'Antioche, 6 qu'ils présentèrent aux apôtres; et (ceux-ci), après avoir prié, leur imposèrent les mains.


Commentaire :
Il faut peut-être lire cela dans l’axe de Luc 6, 12 et Luc 10, 15-17 (appel des 12 et des 72). On voit s’esquisser ici ce qui deviendra la spécificité des apôtres et par extension des évêques et des prêtres à qui, par la succession « apostolique », revient les tâches pastorales et d’enseignement. Mais c’est aussi le début d’un autre ministère dans l'Église, non moins important, celui de la diaconie. Certes, il ne s’agit pas d’enseignement. Mais comme le souligne notre pape, c’est souvent dans l’agir miséricordieux que se révèle le cœur de notre foi. Et les tâches de service auprès des plus pauvres (qu’elles que soient ces pauvretés) ont dans ce cadre une importance particulière.

Commentaire 2 :
Il a fallut attendre Vatican II pour que le rôle du diaconat évolue et prenne une place importante, surtout en Europe. Mais le concept même de « diaconat permanent » mérite d’être encore travaillé. Il ne s’agit en effet ni de sous-prêtre, ni de simples serviteurs. D’ailleurs, la notion même de service a, dans l’évangile une acception particulière (cf. notamment Jn 13). Il faudrait donc, notamment à la lumière des éclairages de Jalons pour une théologie du laïcat, d’Y-M. Congar, repenser la place de ces hommes, souvent mariés, pour mieux répondre aux enjeux pastoraux de notre temps. Non pas en les cantonnant à un rôle liturgique, mais en trouvant, dans l’articulation des grâces croisées des sacrements de l’ordre et du mariage, une spécificité qui les rend plus proche des fidèles et néanmoins représentant d’une succession apostolique particulière, qui, en s’exprimant au sein de leur obéissance à l’évêque, traduit une autre facette de l’engagement chrétien, peut-être moins sacralisé et donc plus accessible aux hommes au seuil de nos églises. A méditer.

Commentaire 3 :
L’imposition des mains est signe d’une succession apostolique, moindre, certes, puisqu’elle est destinée à des tâches de service mais il y a là transmission de l’Esprit « en vue de… »
Il faudra s’en souvenir à propos d’Étienne (cf. plus loin) et de Philippe, dont le zèle évangélique et la portée « pastorale » dépasseront largement le service des tables. À travers la notion de service se déploie autre chose.

Pour aller plus loin :
- Les écrits récents et nombreux d’Étienne Grieu sur la diaconie.
- Jalons pour une Théologie du Laïcat, Y-M. Congar





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